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Enjeux iraquiens de l’Empire américain

 

  

 

Écrit le 28 juillet 2003

(paru dans Les Cahiers de l’Orient, n° 72, 4ème trim. 2003)

  

 

 

L’administration de George W. Bush devait avoir d’urgents motifs pour passer outre aux avis et mises en garde de la grande majorité des États et se lancer dans la guerre d’Iraq. Il lui fallait aussi de puissantes raisons pour bafouer les règles les plus communément admises du droit international mis en place grâce à l’autorité de son propre pays au cours du XXe siècle. Il fallait lui enfin un féroce mépris pour l’évolution actuelle des idées pour piétiner une opinion mondiale forte d’un refus d’une grandeur jusqu’ici inconnue, et renouer ainsi avec des méthodes des puissances impérialistes des siècles passés dont le monde incrédule pensait s’être débarrassé avec la fin des guerres coloniales.

L’Iraq, objectif-clé de l’Empire américain

La politique actuelle a lentement germé au sein du Pentagone dès la chute de l’Empire soviétique et avant même la guerre du Koweït. Le journaliste Nicholas Lehmann rapporte que, dès le printemps 1990, Richard Cheney, alors secrétaire d’État à la Défense, mit en place un comité de réflexion comprenant notamment Paul Wolfowitz, aujourd’hui numéro deux du Pentagone et idéologue fameux de la nouvelle équipe, et Lewis Libby, actuellement son conseiller pour la Sécurité et son bras droit à la vice-présidence. L’objectif n’était rien d’autre que « réfléchir à une politique étrangère américaine pour l’après-guerre froide, à un niveau stratégique ». Une réunion se tint le 21 mai, presque entièrement occupée par l’intervention de Paul Wolfowitz. La grande idée qui ressort de ses propos est que les États-Unis ne doivent pas se contenter de réagir au reste du monde, mais doit viser à son « remodelage » (shaping)[1]. Ce rapport ne fut remis au président Bush père que le 2 août, soit le jour où l’armée irakienne entrait au Koweït. Il ne fait un mystère pour personne que pour ces hommes ressentirent le guerre du Koweït comme « coïtus interruptus militaire et politique »[2] et reprochèrent à l’administration Bush père d’avoir perdu l’occasion de renverser le régime de Saddam Hussein fût perdue par « réalisme étroit »[3]. Malgré leur dépit de ne pouvoir « finir le boulot » (finish the job)[4], selon leur délicate expression, le succès du déploiement militaire des États-Unis donna des ailes aux stratèges de cette équipe. Ayant bien mâché et remâché ses idées, ce petit groupe d’hommes présenta au printemps 1992 une sorte de manifeste visant à profiter de l’avantage donné par l’effondrement de l’Union soviétique et le succès de la guerre du Koweït pour garantir la suprématie militaire absolue des États-Unis. La première version de ce document intitulé DPG (Defense Policy Guidance) affirmait notamment : « Notre premier objectif est de prévenir la réémergence d’un nouveau rival […] qui représente une menace comme celle que représenta naguère l’Union soviétique »[5].

L’équipe, qui s’est étoffée avec le temps et a poursuivi son travail hors de l’administration Clinton et contre elle, donna naissance en 1997 à un cercle de réflexion (think tank) sous le nom évocateur de PNAC (Projet for a New American Century) qui appelle à saisir la chance historique donnée aux États-Unis de « modeler (shape) un nouveau siècle favorable aux principes et aux intérêts américains » pour réaliser « une direction américaine globale »[6], nommée en termes plus directs « hégémonie américaine »[7] On trouve parmi ses fondateurs Elliott Abrams, Jeb Bush, Dick Cheney, Eliot A. Cohen, Francis Fukuyama, Zalmay Khalilzad, Lewis Libby, Norman Podhoretz, Dan Quayle, Donald Rums-feld et, last but not least Paul Wilfowitz. C’est ce groupe qui a élaboré en 2000 un document intitulé Rebuilding America’s Defenses. Strategy, Forces and Resources, qui développe les idées contenues dans le DPG (Defense Policy Guidance) de 1992. On y réaffirme qu’assurer « une direction américaine globale » exige comme « grande stratégie » de « préserver et à étendre cette position avantageuse » où les États-Unis n’ont « pour l’instant aucun rival global »[8], et y fixe les axes de cette politique assurant la supériorité stratégique dans tous les domaines en un programme détaillé, lequel fut mis à exécution par l’installation de Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz au Pentagone et devint avec le 11 septembre 2001 le bréviaire de George W. Bush en la matière.

On se fera une idée de l’importance que revêt l’Iraq dans la politique impériale de la nouvelle équipe en considérant que la première manifestation publique du PNAC fut, le 28 janvier 1998, une lettre ouverte exhortant le président Clinton à énoncer une nouvelle stratégie qui « devrait viser par dessus tout à éliminer Saddam Hussein du pouvoir », ce qui impliquait « la volonté d’entreprendre une action militaire ». Selon l’idée de ses auteurs, parmi lesquels on remarque des noms nouveaux par rapport à liste des fondateurs du PNAC, tels ceux de Richard Armitage, Robert Kagan, William Kristol, Richard Perle ou R. James Woolsey, « éliminer Saddam Hussein et son régime du pouvoir » devait devenir « le but de la politique étrangère américaine »[9]. Dans un article récent, William Kristol fait remonter le coup d’envoi de la campagne contre l’Iraq à un numéro de sa publication, le Weekly Standard, de décembre 1997, qui mettait en couverture « Saddam must go » et dans lequel Paul Wolfowitz et Zalmay Khalilzad réclamaient déjà « une nouvelle stratégie qui fasse du renversement de Saddam notre objectif général »[10]. Il est intéressant de noter que, selon le journaliste du Washington Post Bill Woodward, dont on s’accorde à penser que ses liens avec les dirigeants rendent ses propos fiables, Paul Wolfowitz avança le 15 septembre 2001 à Camp David où George W. Bush avait réuni ses principaux conseillers, « la vrai source de tous les problèmes et du terrorisme était probablement Hussein. Les attaques terroristes du 11 septembre créaient une occasion de frapper »[11], et exposa au président sa vision d’un remodelage de la région[12]. Il semble bien que, dès ce moment là, il le convainquit qu’une fois l’émirat du mollah Omar éliminé, la prochaine cible de l’Empire serait Baghdad. Ces considérations imposent la conclusion que le renversement de Saddam Hussein était bien un objectif-clé de la nouvelle équipe impériale.

Les raisons de la main mise sur l’Iraq

Il faut donc nous questionner sur les raisons d’un tel objectif. Revenons au document que le PNAC publia en 2000 sous le titre intitulé Rebuilding America’s Defenses. Concernant l’Iraq, on peut y lire : « Les États-Unis cherchent depuis des décennies à jouer un rôle permanent dans la sécurité du Golfe. Tandis que le conflit non résolu fournit une justification immédiate, le besoin de la présence du force américaine substantielle dans le Golfe transcende la fin du régime de Saddam Hussein »[13]. Ceci nous oblige à deux commentaires. Le premier est que sa simple énonciation suffit à balayer d’un seul coup tous les prétextes avancés les uns après les autres ou séparément pour occuper ce pays, celui des armes de destruction massives qui a fait long feu et ou des liens avec Al-Qaida auquel personne n’a jamais prêté le moindre crédit, mais aussi celui de la défense de droits de l’homme. Il s’agit tout simplement de s’installer en Iraq et pour longtemps. Le second commentaire que suggère le passage cité est que la question de savoir quelle est l’importance stratégique de l’Iraq est seconde par rapport à celle de savoir l’importance du contrôle du Moyen-Orient dans la vision globale des États-Unis.

Cette région constitue le coeur d’une zone plus vaste qui s’étend en longitude du Maghreb au Pakistan et, en latitude, du Soudan au Kazakhstan, à savoir l’aire arabo-islamique. Son contrôle est précisément vital dans la perspective de « prévenir la réémergence d’un nouveau rival », objectif central que se sont fixés les nouveaux maîtres de la Maison Blanche. Signalons à ce sujet ces propos de Zbigniew Brzezinski dont l’avis a d’autant plus de poids que l’homme partie de ces Real-politikers accusés par la nouvelle équipe de nier que l’Amérique soit « une nation exceptionnelle » se devant d’exercer son « hégémonie » sans laquelle le monde serait « voué au chaos »[14]. Partant du fait que « la prééminence globale de l’Amérique est directement dépendante de sa prépondérance en Eurasie et de la façon dont elle est soutenue »[15], il en conclut qu’« il est impératif que ne puisse émerger aucun concurrent eurasien capable de dominer l’Eurasie et de défier ainsi l’Amérique... »[16].

Or, entre les concurrents possibles et éventuels dans un horizon stratégique, que sont l’Union européenne et la Russie pour l’Europe et, en Asie, le Japon et la Chine, plus tard encore l’Inde, se situe justement l’aire arabo-islamique, laquelle commande les voies de passage entre les deux zones : une voie nord par la Russie et la Sibérie vers la Chine et le Japon, une voie sud vers l’Inde, le Sud-Est asiatique et la Chine. Il n’y a aucun hasard dans l’adoption par le Congrès des États-Unis, en mars 1999, de la loi sur la SRS (Silk Road Strategy) qui dessine les contours des intérêts de l’Empire américain dans la zone qui va de l’Arménie au Kirghizstan en passant l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan.

Cette région est aussi, comme chacun sait, extrêmement riche en pétrole. Le Golfe et la Caspienne détiennent à eux seuls plus de 70 % des réserves mondiales. Selon l’American Petroleum Institute, les États-Unis importèrent, en 2002, 58% de leur consommation pétrolière, les 2/3 viennent d’Amérique latine et seulement 11,5% des pays du Golfe. Par comparaison, le taux de dépendance de cette région s’élève à 45% pour l’Europe et 70% pour le Japon ! Quant à la Chine, elle ce pays importe actuellement 30% de sa consom-mation pétrolière, essentiellement de Russie, du Turkestan et du Golfe, et son développement est conditionné par les importations d’hydrocarbures dont les besoins s’élèveront en 2020 à la moitié de ceux de l’Europe. Le premier intérêt que les États-Unis attachent au pétrole n’est donc pas là où on la place généralement. Le prince Talal Bin Abd al-Aziz, demi-frère du roi Fahd, ne se trompe pas lorsqu’il avance « l’avis selon lequel les États-Unis cherchent à contrôler le pétrole, parce que c’est une ressource stratégique dont ont besoin des États qui peuvent à l’avenir contrer la puissance américaine, tels que l’Union européenne, la Chine et le Japon »[17].

Ces raisons suffiraient à expliquer l’intérêt que porte l’Empire américain à cette région. Mais il est d’autres qui tiennent aux caractéristiques socio-politiques. Constituant en effet un tissu islamique rassemblant une population de 500 millions d’habitants, probablement près d’un milliard à l’horizon 2030, elle n’est pas seulement une des régions du monde où les indices en termes de développement humain sont les plus bas. Elle est aussi la zone la plus divisée, démantelée et saccagée par les grandes puissances, justement pour son emplacement géographique et pour ses richesses en hydrocarbures. Elle est enfin affectée par une colonisation euro-américaine classique en cours, dans un de ses lieux symboliques, la Palestine où viennent de s’installer plus d’un million de colons russes depuis la fin de l’Union soviétique, pas tous juifs d’ailleurs. Toutes ces raisons font d’elle une région en proie à d’immenses besoins sociaux et politiques non assouvis, travaillée par des questions identitaires pressantes, une région dont l’instabilité chronique et les risques d’explosion sociale remettent en cause, du fait de sa situation géographique et de la dépendance énergétique du monde vis-à-vis d’elle, une « zone ultrasensible » qui font d’elle « l’Arc des crises » dont parlent les géopoliticiens et dont dépend la stabilité de la planète entière et les rapports entre les puissances.

Pour ce qui est maintenant de l’Iraq lui-même, il n’est pas difficile de saisir l’intérêt que peut avoir la main mise sur son pétrole. Il est aisé que voir la situation géographique centrale de l’Iraq en fait une proie de choix pour Washington : distance du Caire et de Bakou, au lieu géographique des rapports entre Turcs, Iraniens et Arabes, frontière entre les pays arabes et l’Iran qu’il permettrait de contrôler, l’Iran mis sur la liste de l’« Axe du mal » et qui se trouve sur la sellette, accusé de vouloir se doter de la bombe atomique… Et surtout un des cœurs potentiels du Monde arabe. Il ne faut pas non plus oublier le formidable potentiel social de l’Iraq qui était, avant les trois guerres qu’il vient de subir en une génération, le pays de la région le plus éduqué, le plus socialement moderne, mais en même temps le plus autonome, le plus rebelle, ce qui ne pouvait être qu’insupportable mais aussi aux États-Unis et son protégé au cœur du monde arabe, Israël. Voici ce que Zbigniew Brzezinski déclarait en parlant de la guerre du Golfe de 1991 : « Cette guerre a pour objectif de détruire la principale puissance arabe dans la région et d’affaiblir les Arabes […]. Par conséquent, sur le plan stratégique, Israël est clairement un grand bénéficiaire de la guerre »[18]. On avait invoqué à l’époque l’occupation du Koweït, expliquait de son côté Marie-France Garaud, la protection des approvisionnements en pétrole du monde, la défense du droit international, mais « cet habillage juridique et économique dissimulait une réalité bien plus embarrassante : il était clair, d’entrée de jeu, que l’emprise de Saddam Hussein mettait en cause la survie d’Israël ». Pour elle, les masses arabo-islamiques « peuvent bien trouver demain leur unité d’action autour d’un champion fort et habile, que Saddam Hussein incarne ce danger, et que tous ceux qui veulent préserver l’ordre établi sont regroupés pour abattre le régime ou le réduire. Mais, que cela plaise ou non, dans cette croisade, Israël est le bastion avancé de l’Occident »[19]. Il est à peine besoin de rappeler l’intérêt de la liquidation de l’Iraq pour Israël, comme on pouvait le lire au début des années 80 sous la plume d’Oded Yinon : « Sa dissolution serait pour nous plus importante que celle de la Syrie, car c’est lui qui représente, à court terme, la menace la plus sérieuse pour Israël. […] Toute forme de confrontation interarabe nous sera utile et hâtera l’heure de cet éclate-ment »[20]. Certes, que le démantèlement de l’Iraq fut un objectif stratégique israélien n’en faisait pas une raison suffisante pour que les États-Unis la fissent sienne, mais il est clair que jamais l’identité de vue n’a été aussi totale entre Washington et Tell Aviv pour ce qui concerne le Moyen-Orient, et ce jusque dans les termes mêmes de la formulation stratégique. Voici en effet ce qu’on peut lire dans un mémoire remis en 1996 au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, par quelques idéologues de l’équipe actuelle du Pentagone, parmi lesquels Richard Perle, l’alter ego de Paul Wolfowitz et Douglas Feith, sous-secrétaire d’État à la Défense : « Israël peut modeler (shape) son environnement stratégique […]. Cet effort peut passer par la l’élimination de Saddam Hussein du pouvoir en Iraq - un objectif stratégique qu’Israël fait sien à bon droit »[21].

Ceci dit, on peut lire dans les motifs mêmes qui servirent, sous l’administration Bush père au « réalisme étroit », les États-Unis à frapper sans chercher à l’éliminer le régime de Saddam Hussein sont les mêmes que celles qui font de l’administration Bush fils, convaincu de l’« exception américaine » et de sa « mission hégémonique », de détruire l’État Iraquien.

L’Iraq, un test pour l’Empire global

On voit bien que les raisons avancées pour intervenir en Iraq n’étaient justement que des prétextes. Dans l’esprit des théoriciens de l’Empire américain, le protectorat est fait pour durer. Une installation victorieuse permettrait ainsi, selon les termes en vigueur, de « remodeler la région ».

Le journaliste Thomas E. Ricks fait dire à un des faucons de Maison Blanche que « la voie du Moyen-Orient tout entier passe par Baghdad » et qu’« une fois que vous aurez un régime démocratique en Iraq, comme ceux que nous avons aidé à établir en Allemagne et au Japon après la Seconde Guerre mondiale, il y a beaucoup de possibilités » [22]. Naturellement, l’Empire trouverait un grand intérêt à une greffe démocratique en Iraq. Cela serait d’un grand intérêt moral pour asseoir la domination impériale dans une région en proie à des régimes autoritaires. Mais outre que les régimes arabes les plus étrangers au modèle libéral sont précisément soutenus par les États-Unis, il n’est pas du tout certain que les Iraquiens adoptent les critères de la démocratie libérale en ravalant leurs aspirations nationales. Il y a toutes chances que les tenants de la « mission universelle » de la « Grande nation » se satisfassent donc en fin de compte de la politique traditionnelle des « réalistes étroits » à la Henri Kissinger. Le fer d’une politique consistant à pousser les diverses factions à s’entredéchirer sans qu’aucune ne parvienne à vaincre est d’ailleurs déjà au feu, tant il est vrai que « l’éclatement de l’Iraq » est un gage de domination impériale, la défense des régimes des pays dociles, fussent-ils archaïques et tyranniques en est un autre. Agiter des idées chatoyantes n’empêche pas un Richard Perle de définir d’ailleurs très prosaïquement la politique de l’Empire, centrée pour lui sur « l’Iraq comme pivot tactique, l’Arabie comme pivot stratégique et l’Égypte comme butin » ?[23].

Il n’est pas sûr non plus que l’élimination du régime iraquien ouvre la voie à la soumission des Palestiniens aux volontés d’Israël. Ce rêve ressemble étrangement à celui que caressaient les Français lorsqu’ils escomptaient en 1956 qu’un coup porté à l’Égypte de Nasser permît d’endiguer la vague d’indépendance en Algérie. Il n’est pas sûr non plus que l’administration Bush fils soit capable de faire des pressions suffisantes sur Israël pour calmer durablement le jeu. Il n’est pas du tout exclu non plus que la colère provoquée par l’abaissement d’un des centres de l’identité arabe et islamique ne finisse par exacerber encore les tensions dans la région et dans le monde le rejet des prétentions de l’Empire et déchaîner des démons. Il sera alors temps, pour les théoriciens de l’Empire global, de méditer cette mise ne garde de Samuel P. Huntington : « toute intervention de l’Occident dans les affaires des autres civilisations est probablement la plus dangereuse cause d’instabilité et de conflit généralisé dans un monde aux civilisations multiples »[24].

En tout état de cause, une chose peut être tenue pour acquise. Pour Robert Kagan, « l’Iraq était un pivot historique. Le succès de l’Iraq d’après Saddam comme son échec vont façonner le cours de la politique de Moyen-Orient et, partant, de la politique mondiale, pour tout de suite et pour nos successeurs de ce siècle »[25]. Dans un ouvrage récent, un des idéologues de la nouvelle équipe de George W. Bush, William Kristol, vient d’écrire avec un de ses amis, Lawrence F. Kaplan : « personne n’aurait pu prévoir que l’Iraq serait le premier défi-test de l’après-guerre froide »[26]. Le titre est : Notre route commence à Bagdad. C’est peut-être un peu présomptueux. Mais ce qui probablement vrai, c’est que l’Iraq est un test, que l’Empire global se joue à Baghdad.

 

NOTES

 

[1] Nicholas Lemann, « The Next World Order », The New Yorker Magazine, 01/04/2001.

[2] Norman Podhotetz, op. cit. « Middle East : How to win the IVe World War? », Commentary, organe de l’American Jewish Committee, février 2002.

[3] William Kristol & Lawrence F. Kaplan, Notre route commence à Bagdad, Paris: Saint-Simon, pp. 33-52.

[4] Norman Podhotetz, op. cit.

[5] Patrick E. Tyler, « Pentagon drops Goal of Blocking next Superpowers », The New York Times, 23/05/1992.

[6] PNAC, Statement of Principles, 03/06/1997, site New American Century.

[7] Robert Kagan, « Poweness and Weakness », Policy Review, juin 2002.

[8] PNAC (Project for a New American Century), Rebuilding Americas’s Defenses : Strategy, Forces and Ressources for a New Century, septembre 2000.

[9] PNAC, Letter to the Honorable William J. Clinton, President of the United States, 26/01/1998, site New American Century.

[10] William Kristol, « The Imminent War », Weekly Standard, 17/03/2003.

[11] Cité par Jim Lobe, « Iraq: Schemers have their way », site Asia Online, 17/07/2003.

[12] Voir Éric Laurent, La guerre des Bush – Les secrets inavouables d’un conflit, Paris : Denoël, 2003, pp. 122-133.

[13] PNAC, Rebuilding Americas’Defenses, op. cit.

[14] William Kristol & Lawrence F. Kaplan, pp. 75 et 155.

[15] Zbigniew Brzezinski The Grand Chessboard : American Prima-cy and its Geostrategic Imperatives, New York : Basic Books, 1997, p. 30.

[16] Zbigniew Brzezinski, op. cit., p. xiv.

[17] Cité par Le Monde, 11/03/2003.

[18] Cité par El Moudjahid, 19/02/1991.

[19] Éditorial de Géopolitique n° 32, repris par Le Figaro, 10/01/1991.

[20] Oded Yinon, « A Strategy for Israel in the 1980s » paru en hébreu dans Kivunim, publication de l’Organisation sioniste mondiale, n° 14, février 1982, et traduit en français par la Revue d’études palestiniennes, n° 5, 1982.

[21] Richard Perle, Douglas Feith, James Colbert, Charles Fairbanks, Jr., Robert Loewenberg, David Wurmser and Meyrav, « A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm », mémoire du Study Group on a New Israeli Strategy Toward 2000, Jérusalem et Washington, 1996, site IASPS (The Institute for Advanced Strategic and Political Studies).

[22] Thomas E. Ricks, « Briefing Depected Saudis as Ennemies - Ultimatum Urged To Pentagon Board », The Washington Post, 06/08/2002.

[23] Cité par Jeff Kooper-Smith, « Dead Man Walking », American politics Journal, 03/02/2003.

[24] Samual P. Huntington, Le Choc des civilisations, Paris: Odile Jacob, 2002, pp. 470-471.

[25] Robert Kagan, « Iraq : The Day After », The Washington Post, 21/07/2002.

[26] William Kristol et Lawrence F. Kaplan, Notre route commence à Bagdad, Paris : Saint-Simon, p. 162.

 

 

 

 

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