TEXTE |
L’avenir se jour en Irak
|
Écrit le 20 août 2004 paru dans Stratégie et sécurité internationale, n° 1, Dossier « Irak », septembre 2004
|
|
Seize mois après la chute de Bagdad, il peut être utile de se questionner sur les raisons qui ont poussé l’administration de George W. Bush à intervenir en Irak avant même d’aborder la situation dans ce pays.
Pourquoi l’installation en Irak ?
Il n’est pas nécessaire de refaire ici l’historique du cheminement qui conduisit à l’occupation de ce pays[1]. Il suffit de savoir que les théoriciens néoconservateurs, parmi lesquels Paul Wolfowitz, ont défini leurs objectifs dans une Déclaration de principes du cercle de réflexion nommé Project for a New American Century (PNAC)[2] et leur programme dans un document intitulé Rebuilding America’s Defenses. Strategy, Forces and Resources, qui fixe les axes de cette politique destinée à assurer la supériorité stratégique des États-Unis dans tous les domaines[3]. Voici ce que l’on apprend, en consultant ces documents : 1. il s’agit de « modeler (shape) un nouveau siècle favorable aux principes et aux intérêts américains » pour réaliser « une direction américaine globale »[4] ; 2. « l’élimination de Saddam Hussein » devait être « le but de la politique étrangère américaine »[5] ; 3. « les États-Unis cherchent depuis des décennies à jouer un rôle permanent dans la sécurité du Golfe. Tandis que le conflit non résolu fournit une justification immédiate, le besoin de la présence d’une force américaine substantielle dans le Golfe transcende la fin du régime de Saddam Hussein »[6]. L’installation en Irak était donc clairement conçue comme clé du contrôle du Golfe, considéré comme vital dans la vision globale de la politique étrangère des États-Unis[7]. Le Moyen-Orient arabe est au coeur d’une zone offrant un continuum social dont l’Islam est un élément civilisationnel majeur, et qui s’étend en longitude du Maghreb au Pakistan[8] et, en latitude, du Soudan à l’Asie centrale. Dans la perspective de prévenir l’émergence d’un quelconque rival à l’échelle mondiale, objectif avoué de l’administration Bush fils[9], et vu que les concurrents éventuels, à un horizon stratégique, sont, en Europe, l’Union européenne et la Russie, et, en Asie, le Japon et la Chine, le contrôle de l’aire arabo-islamique qui commande des voies de passage essentielles entre les deux zones, paraît donc décisif[10]. Il n’est pas besoin de rappeler que cette aire géohistorique est extrêmement riche en hydrocarbures. Le Golfe et la Caspienne détiennent à eux seuls plus de 70 % des réserves mondiales. Selon l’American Petroleum Institute, les États-Unis importèrent, en 2002, 58% de leur consommation pétrolière, les 2/3 venant d’Amérique latine et seulement 11,5% du Moyen-Orient, proportion qui ne devrait pas changer considérablement dans un avenir prévisible. Par comparaison, le taux de dépendance de cette région s’élève à 45% pour l’Europe et 70% pour le Japon. Quant à la Chine, elle importe actuellement 30% de sa consommation pétrolière, essentiellement de Russie, d’Asie centrale et du Golfe, et son développement est conditionné par les importations d’hydrocarbures dont les besoins dépasseront, vers 2020, la moitié de celles de l’Europe. Le premier intérêt que les États-Unis attachent au pétrole n’est donc pas là où on le place généralement, il est d’abord dans le contrôle stratégique du robinet pétrolier, avant même celui des cours et de la puissance financière que cette richesse permet[11]. Cette région, qui rassemble une population de près de 700 millions d’habitants - probablement près 1,2 milliard à l’horizon 2030 - n’est pas seulement une des régions du monde où les indices de développement humain sont les plus bas, ce qui est particulièrement vrai pour le Monde arabe, malgré ses abondantes richesses nominales [12]. Elle est de surcroît une des zones les plus divisées de la planète, sans État fort et unificateur lui assurant un minimum de stabilité. Sa fragilité est largement accrue par les appétits des grandes puissances. Elle est affectée par une colonisation euro-américaine classique en cours, dans un de ses lieux symboliques, la Palestine, où viennent de s’installer plus d’un million de colons russes depuis la fin de l’Union soviétique, pas tous juifs d’ailleurs. Tout cela explique qu’elle soit travaillée par d’immenses besoins sociaux et politiques non assouvis, taraudée par des questions identitaires pressantes. La volatilité chronique et les risques d’explosion sociale qui en résultent s’ajoutent à sa situation géographique et à la dépendance énergétique du monde vis-à-vis d’elle pour faire de cette région une « zone ultrasensible », « l’arc des crises » dont parlent les géopoliticiens[13]. La stabilité de la planète entière et les rapports entre les puissances en dépendent, d’où l’intérêt d’être présent en son cœur, et en première personne. Or l’Irak est situé au centre géographique de cette aire et ses ressources pétrolières propres sont considérables. Plus encore, il a montré qu’il était un des noyaux d’unification possibles du Monde arabe, dont la mise au pas s’imposait pour tenir en laisse l’aire géohistorique toute entière et éliminer la menace que cet État faisait planer sur Israël, clé du dispositif américain dans la région[14]. Comme le confiait avant la guerre un responsable de la Maison blanche, « la voie du Moyen-Orient tout entier passe par Bagdad. [...] Une fois que vous aurez un régime démocratique en Irak, comme ceux que nous avons aidé à établir en Allemagne et au japon, après la Seconde Guerre mondiale, il y a beaucoup de possiblitiés[15]. En conséquence, les troupes des États-Unis se sont ruées sur Bagdad qui tombait le 9 avril 2003.
La situation dans le pays Un an après la chute du régime de Saddam Hussein, il apparaît que le pays est plus difficile à maîtriser que prévu. Un grand journal new-yorkais parle ouvertement de « fiasco de la reconstruction de l’Irak » : sur les 18 milliards de dollars votés dans le budget des États-Unis, seuls 600 millions, soit 3,3 %, ont été débloqués à ce jour ;la reconstruction grève entièrement le budget irakien, dont les ressources sont amoindries par le sabotage régulier des oléoducs. Cela permet de comprendre « pourquoi tant d’Irakiens en veulent à l’occupation américaine ». [...] Même ceux qui ont de prime abord accueilli l’invasion ont du mal à saisir pourquoi, seize mois après que les troupes américaines ont pris Bagdad, l’électricité et l’eau courante ne sont disponibles que de façon intermittente, et pourquoi la moitiés des Irakiens sont sans emploi »[16] On ajoutera à ce bilan déjà sombre une situation sanitaire alarmante : la Mission d’Assistance des Nations unies sont pour ce pays note « l’insuffisance des fournitures d’eau et d’électricité, notamment dans le Sud du pays, ainsi que des disponibilités en médicaments » [17]. Les causes de ce désastre ne résident pas seulement dans le fait que la liquidation du régime du Baath s’est accompagnée du démantèlement d’une armée et surtout d’un État qui, avec ses administrations et ses industries publiques, structurait réellement la société. Elles découlent aussi de cette désinvolture coupable avec laquelle les occupants mènent la reconstruction, laquelle est en rapport direct avec les méthodes utilisées par la coalition [18], et de la méfiance que les incertitudes de la situation provoquent chez les investisseurs privés qui projettent de venir dans le pays. Quant à la situation politique, les prévisions les plus pessimistes semblent se vérifier : « L’Amérique, a lancé Richard Clarke au printemps dernier, n’aurait pu mieux faire que cette invasion [...] pour offrir à Al-Qa’ida et à sa nouvelle génération de clones un formidable outil de recrutement ». Il est difficile d’imputer l’essentiel des actions armées contre la coalition et les institutions irakiennes par elle mises en place, y compris les attentats suicides, à des éléments extérieurs : il s’agit bel et bien d’une réaction de la société irakienne elle-même[20]. Après les véritables soulèvements populaires d’Al-Fallouja, en avril 2004, et d’Al-Najaf, en août 2004, lesquels ont entraîné une vaste solidarité dans tout le pays, toutes confessions confondues, de nombreux observateurs n’hésitent plus à affirmer que la situation menace de devenir intenable[21]. À la veille de la réunion du conseil de Sécurité de l’ONU qui voter la résolution 1546 cautionnant le passage de relais à des autorités irakiennes, Zbigniew Brzezinski faisait cette remarque : « Le transfert de souveraineté nominale à quelques Irakiens choisis dans un pays toujours occupé marquera sans doute toute autorité irakienne prétendument "souveraine" du sceau de la trahison. Toute "souveraineté" accordée par les États-Unis à des Irakiens alors qu’un proconsul américain soutenu par une armée d’occupation reste rencognée dans une forteresse au coeur même de la capitale irakienne n’aura aucune légitimité politique »[22]. Le gouvernement d’Iyad Allaoui qui a pris ses fonctions le 28 juin 2004 pourra-t-il conquérir une légitimité qui lui est aujourd’hui contestée ? Le Conseil national intérimaire, élu le 18 août par la Conférence nationale non sans une certaine confusion et maints claquements de portes, parviendra-t-il à faire taire les graves contestations qui s’élèvent à son endroit ? C’est possible comme est possible une pause à terme dans les révoltes, tant le peuple irakien est harassé par plus de vingt années de guerres, de blocus et de souffrances. Mais rien n’est moins sûr. Naturellement, les États-Unis trouveraient un grand intérêt à ce que prenne un greffe libérale en Irak : cela aiderait à asseoir leur influence dans une région victime de régimes autoritaires. Mais il n’est pas certain que les Irakiens, dont la fierté est connue, adoptent les critères de la démocratie parlementaire en ravalant leurs aspirations nationales. Si la démarche en cours échouait à légitimer les institutions nouvelles et s’il s’avérait impossible de pacifier le pays, il y a de fortes chances que les tenants de la « mission universelle » de l’Amérique en reviennent alors aux expédients de la politique traditionnelle des « réalistes étroits » à la Henry Kissinger qu’ils n’ont pas manqué de critiquer. Le fer d’une politique consistant à pousser les diverses factions à s’entredéchirer sans qu’aucune d’entre elles ne parvienne à sÉimposer est d’ailleurs déjà au feu, avec les risques corrélatifs d’éclatement du pays et de déstabilisation accrue de la région. Mais pour préserver la sécurité des puits de pétrole et les bases militaires que les États-Unis installent dans ce pays pour rayonner sur la région, un tel éclatement de l’Irak risque d’apparaître un jour comme un moindre mal, tout comme la défense des régimes de pays dociles, fussent-ils archaïques et tyranniques. Que resterait-il alors des promesses de changements majeurs promis pour la région? Il n’est pas sûr par ailleurs que la chute du régime irakien ouvre la voie à la soumission des Palestiniens aux volontés d’Israël, ni que l’administration Bush fils soit capable d’exercer des pressions suffisantes sur Israël pour calmer durablement son ardeur. On ne peut non plus exclure que, dans ces conditions, la colère provoquée par l’humiliation publique d’un des centres de l’identité arabe et islamique ne finisse par exacerber encore les tensions dans la région et, dans le monde, le rejet des États-Unis. Les mises en garde de Brent Scowcroft se vérifieraient alors, lui qui se prononça contre une guerre qui, « en donnant l’impression, à tord ou à raison, que nous esquivons le difficile conflit israélo-palestinien, provoquerait une explosion de colère contre nous », car « nous serions vus comme ignorant un intérêt clé du monde musulman pour satisfaire un intérêt américain étroit »[23]. Il serait alors temps de méditer ce conseil de Samuel P. Huntington : « Toute intervention de l’Occident dans les affaires des autres civilisations est probablement la plus dangereuse cause d’instabilité et de conflit généralisé dans un monde aux civilisations multiples [24]. Une chose paraît cependant acquise, que nous lisons chez Robert Kagan, un des idéologues néoconservateurs : « Le succès de l’Iraq d’après Saddam comme son échec vont façonner le cours de la politique de Moyen-Orient et, partant, de la politique mondiale, pour tout de suite et pour nos successeurs de ce siècle »[25]. É Paris, le 20 août 2004.
[1] Voir à ce sujet Roland Laffitte, « Enjeux irakiens de l’Empire américain », Cahiers de l’Orient n° 72, 4ème trim.2003. [2] PNAC, Statement of Principles, 03/06/1997, site New American Century. [3] PNAC, Rebuilding Americas’s Defenses : Strategy, Forces and Ressources for a New Century, sept. 2000. [4] PNAC, Statement of Principles, op. cit. [5] PNAC, Letter to the Honorable William J. Clinton, President of the United States, 26/01/1998, site du New American Century. [6] PNAC, Rebuilding Americas’Defenses, op. cit. [7] Dans son brûlot lancé au printemps dernier contre l’administration Bush, Richard Clarke, ancien responsable de la lutte antiterroriste, écrivait : « Lors des discussions au sein de la nouvelle administration, Paul Wolfowitz avait insisté pour qu’on se concentre sur le terrorisme anti-américain soutenu par l’Irak alors qu’il n’existait rien de tel. Au cours de l’année 2001, ces discussions ont de plus en plus porté sur l’Irak, et on a demandé au CENTCOM d’élaborer un plan pour l’envahir. J’en ai été profondément dépité » (Against all enemies. Inside America’s War on Terror, New York : The Free Press, 2004) [8] Cela correspond à la zone pour laquelle George W. Bush dévoila, dans son discours à l’Université de Caroline du Sud, le 09/05/2003, le projet intitulé Middle East Partnership Initiative (MEPI), qui fut développé au sommet de Davos de janvier 2004, sous la forme du Greater Middle East Initiative (GMEI). .[9] « Les États-Unis n’ont aujourd’hui aucun rival global. La grande stratégie de l’Amérique devrait être de préserver et d’étendre cette position avantageuse aussi longtemps que possible dans le futur » (PNAC, Rebuilding Americas’s Defenses, op. cit.). Signalons à ce sujet les propos de Zbigniew Brzezinski, peu soupçonnable de sympathie pour les objectifs de la nouvelle équipe : partant du fait que « la prééminence globale de l’Amérique est directement dépendante de sa prépondérance en Eurasie et de la façon dont elle est soutenue », il conclut qu’« il est impératif que ne puisse émerger aucun concurrent eurasien capable de dominer l’Eurasie et de défier ainsi l’Amérique... » (The Grand Chessboard : American Prima-cy and its Geostrategic Imperatives, New York : Basic Books, 1997) [10] Significative fut à cet égard l’adoption par le Congrès, en mars 1999, de la loi sur la Silk Road Strategy qui dessine les contours des intérêts des États-Unis dans le Caucase et en Asie centrale. [11] Talal bin Abd al-Aziz, demi-frère du roi Fahd, partage « l’avis selon lequel les États-Unis cherchent à contrôler le pétrole, parce que c’est une ressource stratégique dont ont besoin des États qui peuvent à l’avenir contrer la puissance américaine, tels que l’Union européenne, la Chine et le Japon » (cité par Le Monde, 11/03/2003). [12] Voir le Rapport sur le développement humain dans le Monde arabe, élaboré par une équipe de chercheurs arabes indépendants coordonnée par Rima Khalaf Hunaidi, responsable du Bureau régional du PNUD pour le Monde arabe, novembre 2003. [13] Le Dossier n° 8027, 2002, de la Documentation française est intitulé, de façon significative : « Du Maghreb au Moyen-Orient, un arc des crises ». [14] On avait invoqué à l’époque l’occupation du Koweït, expliquait à l’époque Marie-France Garaud, la protection des approvisionnements en pétrole du monde, la défense du droit international, mais « cet habillage juridique et économique dissimulait une réalité bien plus embarrassante : il était clair, d’entrée de jeu, que l’emprise de Saddam Hussein mettait en cause la survie d’Israël ». Pour elle, les masses arabes « peuvent bien trouver demain leur unité d’action autour d’un champion fort et habile, que Saddam Hussein incarne ce danger, et que tous ceux qui veulent préserver l’ordre établi sont regroupés pour abattre le régime ou le réduire. Mais, que cela plaise ou non, dans cette croisade, Israël est le bastion avancé de l’Occident » (Éditorial de Géopolitique n° 32, repris par Le Figaro, 10/01/1991). Il est à peine besoin de rappeler l’intérêt de la liquidation de l’Irak pour Israël : « Sa dissolution serait pour nous plus importante que celle de la Syrie, car c’est lui qui représente, à court terme, la menace la plus sérieuse pour Israël. […] Toute forme de confrontation interarabe nous sera utile et hâtera l’heure de cet éclatement » (d’Oded Yinon, « A Strategy for Israel in the 1980s », paru en hébreu dans Kivunim, publication de l’Organisation sioniste mondiale, n° 14, février 1982). On peut d’autre part lire dans un mémoire remis en 1996 au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, par quelques idéologues néoconservateurs, parmi lesquels Richard Perle, l’alter ego de Paul Wolfowitz et Douglas Feith, sous-secré-taire d’État à la Défense : « Israël peut modeler (shape) son environnement stratégique […]. Cet effort peut passer par la l’élimination de Saddam Hussein du pouvoir en Irak - un objectif stratégique qu’Israël fait sien à bon droit » Richard Perle, Douglas Feith, James Colbert, Charles Fairbanks, Jr., Robert Loewenberg, David Wurmser and Meyrav, « A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm », mémoire du Study Group on a New Israeli Strategy Toward 2000, Jérusa-lem et Washington, 1996, sur le site de l’IASPS (Institute for Advanced Strategic and Political Studies). [15] Thomas E. Ricks, « Briefing Depicted Saudis as Enemies - Ultimatum Urged To Pentagon Board », The Washington Post, 06/08/2002. [16] C’est le titre de l’éditorial du New York Times du 09/08/2004. [17] UNAMI, Iraq Situation Report, 19-26/07/2004. [18] Voir à ce sujet Roland Laffitte, « L’Irak, nouvel Eldorado ? », Cahiers de l’Orient, n° 72, 4ème trim. 2004. [19] Richard Clarke, op. cit. Signalons que Marc Sageman, spécialiste du terrorisme international qui vient de se signaler par un intéressante enquête sur la mouvance islamiste armée, considère « l’invasion de l’Irak » comme un des « éléments déclencheurs de la décision de passer à l’acte » (« Al-Qaeda, mouvement social, mais pas groupe hiérarchisé », entretien à Libération, 17/08/2004). [20] Voir à ce propos Thierry Oberlé, « Les islamistes irakiens, fer de lance de la guérilla », Le Figaro, 02/08/2004. [21] Voir, à titre d’exemple, « L’islam chiite en Irak, enjeu de la bataille de Nadjaf », entretien avec Paul Luizard, Le Monde du 14/08/2004. [22] Zbigniew Brzezinski, « Face Reality », The New Republic, 28/05/2004. [23] Brent Scowcroft, « Don’t Attack Saddam », The Wall Street Journal du 15/08/2002. 24] Samuel P. Huntington, Le Choc des civilisations, Paris : Odile Jacob, 1997. [25] Robert Kagan, « Iraq : The Day After », The Washington Post, 21/07/2002.
|
|
Retour à la page « Presse : Iraq »
|
Retour à la page d’accueil |
pour tout contact :
|